De l’agencement de cuisines de luxe, Romaric Segalen est passé à l’art contemporain en un tournemain. « C’est la rencontre avec le lieu, au rez-de-chaussée du cabinet de notre comptable, qui a achevé de nous convaincre », explique ce passionné d’art, évidemment, coutumier de l’univers de la décoration et du design. « Avec ma compagne, nous avons pris conscience qu’à Reims, il y avait un véritable manque de représentation artistique. On s’est donc lancé sur une sélection d’artistes auxquels nous sommes nous-mêmes très sensibles. » Leur credo : les jeux de matières, de volumes et de texture, qu’il s’agisse d’abstrait ou de figuratif, de dessin, de sculpture ou de photo.
Depuis deux mois donc, les clients poussent la porte de ce lieu à la fois ouvert et intime, situé au fond d’une élégante cour rue de Talleyrand, pour découvrir les artistes : Léo Caillard, Éric Liot, Suzy Laval… « Soit ces personnes ont déjà un lien avec l’univers culturel rémois, soit il s’agit d’amateurs avec une écoute attentive. Pour eux, l’art représente beaucoup : ils peuvent craquer sur une belle pièce qu’ils auraient à cœur de mettre chez eux. » Chez eux ou… dans l’entreprise qu’ils dirigent, le cas échéant. Car la petite originalité de la galerie tient à un concept simple : la location d’œuvres d’art avec option d’achat.
« À la fin du contrat de location, une œuvre peut valoir plus cher qu’au départ »
« Les chefs d’entreprise peuvent amortir l’œuvre au fur et à mesure et y trouver un intérêt fiscal », explique le galeriste, accompagné dans ce volet de son activité, par un professionnel du leasing (Bailart, en l’occurrence). Les loyers sont ainsi comptabilisés en charges de fonctionnement, déductibles du bénéfice imposable. Pour les sociétés, l’économie est de 30 %, plus encore pour les professions libérales qui savent se montrer bonnes clientes.
« Et en plus, à la fin du contrat de 60 mois maximum, la société peut racheter l’œuvre pour seulement 7 % de sa valeur initiale. Contrairement à une voiture, il se peut même que la valeur de la pièce ait considérablement augmenté. C’est la magie de l’art contemporain ! » Surtout quand on y ajoute la flambée des matériaux, à laquelle le secteur de l’art n’échappe pas : le prix du bronze n’est plus tout à fait ce qu’il était, s’affichant à 25 ou 30 % de plus qu’en fin d’année dernière.
Un jeudi par mois (prochaine date le 28 avril 2022), la galerie organise un moment convivial en fin de journée, pour rencontrer son public et présenter ce dispositif.
La Galerie by Romaric Segalen – 43 Rue de Talleyrand, 51100 Reims
https://www.leparisien.fr/marne-51/une-oeuvre-dart-en-location-longue-duree-cest-desormais-possible-a-reims-07-04-2022-2CGH3FM2SBBR7NRROCIRXFHQOM.php?ts=1649432706372